Je sors du logis, rue du cerisier, à
l’angle il y a le vendeur d’allumettes vêtu de noir panaché de poussière, le
visage vieilli, presque éteint. Le jour bat son plein, les ombres
s’entrecroisent. Une brise caresse ma chevelure et celle de mon enfant que je
tiens par la main.
Les rues se devinent pas à pas et dans
le Paris de mon enfance où je me trouve, je ressens le parfum du vendeur de
confiserie qui fit mon bonheur à l’âge de raison.
Le trottoir est
large, les boutiques s’entassent par manque de place. Le soleil éclaire le
teint de ma fille qui joue passionnément avec sa peluche. Quand soudain un
homme peu âgé s’approche de moi. Il est souriant à chaque flash comme un
employé fier de rapporter des échantillons à son patron. Il me dévisage un
instant, ma fille encore innocente ne remarque pas sa présence. Et dans son
objectif, ils nous cadrent et enfin il appuie sur ce bouton…