vendredi 18 mai 2012

22 mai : soirée ados à la bibliothèque Robert Desnos de Montreuil




















Voici l'invitation à la fête annuelle des ados (dont ceux du lycée horticole, bien sûr) qui se tiendra donc le 22 mai prochain à Montreuil. Je ne pourrais m'y rendre mais bonne soirée à tous, et à bientôt !

Anne Savelli

Balade en haute montagne, par Corentin















Au milieu de la montagne enneigée, deux couples de bourgeois habillés à la manière des années 30 se laissent photographier. Ils posent au milieu d’une route de façon assez naturelle comme s’ils avaient l’air de connaître le photographe, comme s’ils prenaient une pose en guise de souvenir au cœur de ce paysage.
Dans ce groupe de personnes, on peut voir qu’il y a un homme qui n’a pas l’air de porter attention à l’objectif. Son attitude laisse à penser qu’il n’aime pas être pris en photo et préfère profiter du paysage tandis que ses amies préfèrent être prises en photo, car à l’époque la photographie n’était pas très répandue.

La Réunion du parlement, par Jordan















Je suis avec mes collègues.
Les femmes ont été placées sur une table plus haute que nous.
Pendant la réunion, ils ont beau parler de projets, ces ministres, je sais que ça ne sera jamais réel car c’est de la parlote. Je pense qu’il faut se révolter.
Dire que dans la pièce d’à côté, il y a des personnes qui mangent du caviar pendant que d’autres meurent pour acheter une boîte de conserve !
Le ministre de l’alimentation me dit « Là n’est pas la question ». Je lui réponds « Vous n’avez pas honte ? »  Je dis à mes compatriotes qu’il faut se rebeller.
HOURA !

Sans titre, texte de Najwa















-       Je veux partir jouer au foot.
-       Oh ! C’est nul, en plus il fait chaud dehors.
-       J’espère que j’serai belle sur la photo.
-       J’aime pas les photos.
-       Je serai très mignonne sur la photo comme d’hab.
-       Je m’ennuie !

La Femme de Paris, par A.Housni.Bkd.P




















Je sors du logis, rue du cerisier, à l’angle il y a le vendeur d’allumettes vêtu de noir panaché de poussière, le visage vieilli, presque éteint. Le jour bat son plein, les ombres s’entrecroisent. Une brise caresse ma chevelure et celle de mon enfant que je tiens par la main.
Les rues se devinent pas à pas et dans le Paris de mon enfance où je me trouve, je ressens le parfum du vendeur de confiserie qui fit mon bonheur à l’âge de raison.
Le trottoir est large, les boutiques s’entassent par manque de place. Le soleil éclaire le teint de ma fille qui joue passionnément avec sa peluche. Quand soudain un homme peu âgé s’approche de moi. Il est souriant à chaque flash comme un employé fier de rapporter des échantillons à son patron. Il me dévisage un instant, ma fille encore innocente ne remarque pas sa présence. Et dans son objectif, ils nous cadrent et enfin il appuie sur ce bouton…

Comme d'habitude, par Ali

















On est en famille, dans l’entrepôt où l’on stocke la vinasse familiale. Depuis trente ans on enrichit notre patrimoine en augmentant le taux d’alcool et de raison dans nos fûts.
On prépare alors la fête du soir même où la musique et le vin coulent à flot. Comme toutes les fins de semaine, Gilbert, troisième du nom, prélève alors un échantillon de notre meilleur Gorgon, celui de l’année dernière avec un bon morceau de fromton et de saucisson.
Alors pour immortaliser le tout, on prend une belle photographie, mais on ne voit pas Micheline qui est affalée contre l’un des cubis.

Sans titre, texte de Kévin





















Cher Général Charles de Gaulle,
Je suis Albert-François Meniz, résistant-chef de l’Ile de France. Paris vient de passer aux mains des nazis d’Adolf Hitler, qui a lui-même défilé il y a quelques jours. Sur la photo ci-jointe, on voit la base officielle des nazis placés à Fontainebleau dans la pierre. C’est le colonel Wollmachtern Goékof qui la dirige. Comme vous le voyez, il est difficile de voir s’il y a des choses derrière ce tunnel et dans la pierre où se trouve un pont, donc ceci fait penser que des pièces y ont été aménagées. Mon équipe est composée de 53 hommes qui se préparent à un assaut contre la base.

Sans titre, texte de Baworn





















Une famille ordinaire habite dans une maison entre la ville et la campagne. Un jour de repos, un matin très ordinaire, dans son jardin, il se repose à l’ombre d’un arbre. Et voilà que sa fille apprend à marcher sur ses deux pieds avec l’aide de sa mère, son père est surpris, donc il est allé chercher l’appareil photo pour la prendre en photo. On peut dire que c’est la réunion de famille car tout le monde se trouve au jardin, même le chien de la maison, et voilà que son père a pris sa petite fille, que la photo a eu le bras de sa mère, le chien à l’intérieur et même un bout de jardin.

Un voyage prolongé, par Jeoffroy














J’attends que ce téléphone sonne…
Je me demande quand Père va rentrer… Nous sommes le 6 juin 1944 et mon père est parti en voyage. Mère dit qu’il est parti à la plage et qu’il ne reviendra pas. Ma grande sœur joue avec l’appareil photo. Il est parti depuis 58 jours dans cette camionnette verte.

Quatrième séance : travail à partir de photographies

Cette fois, il ne s'agit plus de partir de livres, mais de photographies trouvées au marché aux Puces pour écrire un texte. Après avoir choisi une photo puis l'avoir examinée, trouvé un ou plusieurs détails qui attirent le regard, la rendent particulière (décor, objet, posture du personnage...), j'ai demandé aux élèves d'écrire un texte au présent dans lequel ce qui compte, c'est le rapport entre la personne photographiée, le lieu dans lequel elle se trouve, le ou la photographe et ce qui se trouve hors cadre.

Pour cela, je leur ai proposé de partir de questions telles que : qui est cette personne ? Où se trouve-t-elle ? Pourquoi est-elle prise en photo ? Qui est le ou la photographe ? Qu'est-ce qui les unit ou, au contraire, les sépare ? 

On peut imaginer un dialogue, ou encore retranscrire les flux de conscience des personnages qui, muets, ne s'en adressent pas moins à eux-mêmes ou à l'autre (proposition inspirée par les romans de Nathalie Sarraute).


Fenêtres de Corentin


De la fenêtre de ma chambre, je vois un sapin entouré d’immeubles et de maisons, je jette un coup d’œil à droite puis à gauche. Mon regard croise celui de la voisine en train de faire la vaisselle.
Par la fenêtre, je vois les enfants jouer , le soleil rayonner, mais moi je dois rester cloîtré seul dans ma chambre pour me soigner.
Par le pare-brise de ma voiture, je vois une succession de paysages de montagne où je rencontre toute sorte d’obstacles comme les virages dans les tunnels.
La fenêtre de mon enfance donnait sur un jardin. C’était un paysage très beau bordé de montagnes au cœur de la Chartreuse, un endroit où mes premiers souvenirs rejaillissent.

Fenêtres de Ali


De la fenêtre de chez moi, je vois l’arrêt de vus, une véritable fourmilière, et la boulangerie ; autrefois, lorsque j’allais en cours, elle était ouverte tous les matins, ça sentait le pain au chocolat et ça réveillait car il y avait des émotions.
Le bus, c’est un long moment où je fais place au sommeil.
Il n’y a aucune fenêtre au lycée, elles sont toutes fermées.
L’endroit où je me sens bien n’est sûrement pas l’endroit où l’on verra une seule fenêtre. Mais avec un peu d’imagination, tout endroit est une fenêtre.

Fenêtres de Jérémy


Je vois du monde qui passe, beaucoup de monde, cela m’insupporte, me rend irritable, je n’en peux plus, comment faire ? Partir ! Pourquoi ? Trop de souvenirs ! Mais sont-ils réels ? Rien, je ne vois plus rien, mais où suis-je ? Suis-je malheureux ? Oui !
Des cadavres, la famine, et moi bien habillé sans aucun souci, tous ces jeunes qui me sourient, voient en moi un espoir, mais les gens qui m’ont amené là ne leur donnent rien ! De la détresse, une belle maison, des belles voitures, du pouvoir, un homme, mais comment faire ?
Je vois un homme, j’entends des questions, je sens des menottes, je ressens une haine certaine contre un système incompréhensible, je pense pourquoi ai-je fait cela ? Un appel ? Mais à qui ? Mes parents ? Un médecin ? Je ne sais pas.

Fenêtres de Jeyson


Je vois des immeubles, une tour, des pavillons, un stade de foot, parfois je regarde les matchs, et parfois je rêve d’être un footballeur, je vois aussi une tour avec une horloge.
L’endroit où je me sens bien est dans le salon, tous les soirs je passe mon temps à jouer à la play avec mes potes et mon frère.
A la fenêtre du bus je vois le supermarché Nova, le collège, les immeubles et les gens qui font de l’espace vert.

Fenêtres de Baworn


En regardant par la fenêtre, je vois un arbre vert et grand, un parking vide qui se remplit par des flaques d’eau, par la pluie, et un chaton qui essaie de monter dans l’arbre pour se mettre à l’abri de l’eau.
La fenêtre de la tour de la terreur monte à toute vitesse, et puis elle s’arrête dans une chambre noire, après elle monte plus vite que la première montée et elle reste au sommet de la tour, et là on voit partout dans le parc de Disney, et pendant quelques secondes elle descend à toute vitesse, et j’ai peur.
A l’extérieur de ma maison, je regarde vers l’intérieur de ma chambre qui est toute noire pendant la nuit, je crois avoir vu quelqu’un dans la chambre, donc je vais à l’intérieur avec mon père, mais il n’y a rien, et après on va à l’extérieur, c’est juste l’ombre d’une veste.
Je me suis allongé sur un canapé sous un grand arbre et je regarde le plus loin possible vers le ciel.

Fenêtres de Jordan


De la fenêtre de chez moi, je vois le monde s’engloutir, ça me rappelle Mme L…, la maire de Pontault.
De la fenêtre de l’avion, je vois le monde en tout petit, je me sens supérieur aux gens, j’ai l’impression d’entrer dans un autre univers.
De la fenêtre du train, j’ai l’impression que je vois ma vie défiler, j’aimerais retourner dans le passé pour améliorer mes bêtises mais je ne peux rien faire car c’est en arrière, mais je tiens le coup car la vie est chère sur cette terre.

Fenêtres de Najwa

De la fenêtre de mon salon, je vois une colline, un stade de foot, des bâtiments, beaucoup de monde.
De la fenêtre de chez ma grande sœur, je vois un tramway, des gens qui souvent pique-niquent dans l’herbe devant la rivière où je vois des personnes âgées pêcher par beau temps.
Dans la fenêtre du train, je vois la Seine, l’île-Saint-Denis et des zones industrielles que je n’aime pas beaucoup à cause de la fumée qui se dégage, des entreprises.

Fenêtres de Geoffroy


Lorsque je regarde par la fenêtre, je vois la ville, les gens. Derrière ma fenêtre, il se passe toujours quelque chose, c’est parfois intéressant, comme le malheur des uns et des autres, plus rarement le bonheur. Je trouve que le malheur est plus facile à lire sur un visage. J’aime ma fenêtre, elle me dit le temps qu’il fait.
La fenêtre où je me sens mieux n’existe pas, ou que dans mes rêves. Derrière cette fenêtre je me sens bien, je regarde ce qu’il se passe le sourire aux lèvres, mais lorsque je me réveille il m’est impossible de me rappeler ce qu’il y a derrière.
Lorsque je regarde la fenêtre du jeu auquel je joue, je me retrouve allongé avec un fusil à lunette et j’attends que mes ennemis soient dans ma ligne de mire. Tant que je touche ma cible, je suis presque heureux.